dimanche 10 mai 2015

Tour de Belle Ile 2015... Putain, d'Bordel de Merde !




Je ne voudrais pas affoler les futurs lecteurs de ce papier, mais dans ces périodes où les accroches marketing sont le mode de pensée, il est nécessaire de trouver d'en trouver une pour le résumé de ce que fut un superbe week-end de voile, à savoir le Tour de Belle Ile !
J'ose espérer que mes camarades de jeu auront retenu de ma présence, autre chose que ces vitupérations sonores que votre humble serviteur a eu la malencontreuse idée de prononcer à quelques reprises par la faute de taquets ou de drisses récalcitrantes et qu'il était nécessaire de tancer au cours de quelques uns, de ce que furent les efforts de ce week-end de course.
Est-ce par nécessité de me faire absoudre de mes péchés vocaux ou parce que je suis le petit dernier de la bande, toujours est-il que le chef de bord me désigna volontaire pour rédiger le compte rendu du week-end !
Cela commença par quelques courriels envoyés aux équipiers et dans lesquels il était question des modalités pratiques d'organisation et de météo que l'on nous promettait difficile.
Jeudi soir, veille du week-end , me voici me rendant chez Jean-Luc afin d'entreprendre ce voyage initiatique pour moi. Non par parce que je découvrais le monde la voile, mais parce que c'était pour moi une découverte de la régate en équipage et aussi parce que je n’étais pas monté sur un bateau de cette taille depuis 20 ans !
manu et manu
Après les bises d'usage, la question classique « on ne s'est pas déjà vu quelque part »lorsque je vis Anne,  la collation d'avant départ et le pipi de la peur, nous voici donc en route pour la Trinité haut-lieu de la plaisance française. Occasion pour moi de poser quelques question sur le fonctionnement du bateau et de comprendre assez rapidement que j'aurais en fonction du vent, le choix en l’équilibrisme à la proue du bateau et la séance de musculation à la grande voile...... Si j'avais su !
Voyage ponctué par de courts passages « chips-vinaigre -coca» et d'une halte sandwich mise à profit pour un changement de pilote me donnant l'opportunité de barrer un peu durant ce week-end et d'une main je vous prie !:-)
Arrivé sur zone, nous ne voyons pas Manuella et Brigitte qui sont déjà couchées dans l'une des cabines disponibles et après avoir sorti sac de couchage, bonnet de nuit et branché le réveil, me voici parti pour une nuit de repos entrecoupée par le concert des drisses claquant sur les mats !
7heure le réveil sonne, la douche m'attend, la boulangère à sorti ses miches et je dépose sur la table du carré une baguette bien chaude et une poche de croissants afin de démarrer la journée sur des bases saines !
Brigitte et Eric
Occasion lors de ce petit déjeuner de découvrir les visages de Brigitte et de Manuela émergeant de leur suite située à l'avant du bateau et pas encore inondée.....
Rejoint par Eric et Aleksandra, en milieu de matinée, voici donc notre équipage au complet et donc l'occasion pour le chef de bord de donner ses consignes pour l'organisation de la journée.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas le monde de la régate, il faut comprendre que c'est une réplique ne miniature de l’ultra-capitalisme ou du communisme le plus primaire....
En clair le chef, lui est là pour « chefer ».
C'est à dire qu'il donne des indications.
En mer il donne des ordres, regarde droit et loin devant lui, met une main dans la poche- dans la cavalerie on dit qu'une main dans la poche c’est la recherche de l'élégance et deux mains dans les poches c'est la recherche du motif- et ajuste en permanence ses lunettes de soleil- car il porte des lentilles pour cacher son age.
Le barreur, ne fait rien car nous ne somme pas en mer !
En mer le barreur est debout derrière sa barre à roue- pour à priori voir quelque chose, mais surtout pour se donner une stature- et se contente de vitupérer contre le vent qui ne vas jamais dans le bon sens, contre les bateaux adverses qui gênent la trajectoire, contre la GV qui borde pas assez ou qui borde trop, contre les équipiers qui ne se bougent pas assez vite et.............. barre !
Les équipiers eux- forme de soutiers ou de mineurs  des temps modernes- travaillent!
A terre, ils rangent la cabine, plient les voiles, font les courses, écoutent, rangent les cordages, portent les sacs et attendent la parole divine du chef de bord !
En mer, c'est une autre histoire.
Ils bordent, choquent, changent de bord, se mouillent les pieds – d’où l'utilité des bottes- se coincent le cou dans les bord francs, parfois sont malades, oublient de fermer les écoutilles et attendent les manœuvres...............
Sandra et Brigitte
Les manœuvres justement parlons en. Elles commencent le vendredi après midi avec un vent particulièrement soutenu et durant deux heures, le chef donne des ordres, des caps, fait des calculs et observe d'un regard incisif la qualité des manœuvres que nous mettrons en pratique le lendemain, samedi jour de course.
Après un briefing de course où l'on nous confirme que nous ferons bien le tour de l’île, nous allons dîner dans une brasserie locale – en breton on dit crêperie- avec les deux équipages et retournons à nos bateaux pour une nuit de repos bien méritée et que mes bras déjà fortement sollicités apprécient à sa juste valeur.
Samedi est le grand jour.
Dès 10 heures du matin, 471 bateaux se précipitent en direction de Belle-ile pour une journée de course intense en émotion. Moment assez impressionnant que de voir un « train » composé de 4 bateaux professionnels fendant la flottille comme Moïse franchissait la mer rouge, laissant derrière eux quelques frayeurs pour les amateurs placés un peu trop près de leur ligne de passage.
La course se déroule plutôt bien en tête de la flotte- enfin plus exactement en tête de la petite partie de la flotte qui était quand même derrière nous, parce que la grande majorité de la flotte n'avait pas compris que c'était la stratégie de notre chef de bord qui était la bonne !
Malgré tout la course se déroule. L'avantage de ce genre de grand rassemblement c’est que vous avez toujours du monde à doubler. Merveille de cette course, c’est que le temps nous a permis de faire le tour de cette perle du Morbihan.
Sandra, Brigitte, Eric, Anne, Manuella, Manu et... Jean-Luc
Jubilation de cette journée, c'est d'être rentré sous spi,
Emotion suprême de la course, l'apéro après l'arrivé avec les deux équipages où les rires et les blagues après une bonne douche bien méritée ont précédé un dîner dans une autre brasserie bretonne dont la principale qualité était avant tout de vous faire détester la cuisine locale.
En France tout se finissant toujours par des chansons, c'est sous le chapiteau que se déroula la soirée dansante, dont quelques uns des équipiers ont su apprécier le charme fort tardivement.
Dimanche, jour de soleil et de moteur.... soleil pour le bronzage, moteur marin pour rentrer au port et moteur automobile pour rentrer à la maison... et d'une main !

Ah au fait, à quand la prochaine régate ?.... il me reste encore un peu de bras ! Et pour des week-end comme ça, on est prêt à les y laisser !

Manu

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