jeudi 16 avril 2020

The Great Escape, une belle régate virtuelle pour 12 adhérents du club...



25 mars 2020, nous sommes confinés depuis plus d’une semaine déjà : « Hello les confinos ! Il y a une régate virtuelle qui commence aujourd’hui, départ à 13h00, ça vous tente ? » Régis vient de lancer les invitations via WhatsApp… Nous serons une bonne dizaine à répondre positivement. Le choix du support sera vite réglé : Class40. Ceux dont la dispo le permet seront sur la ligne de départ à 13h00, les autres rejoindront le team US Gazelec dans la soirée. Un dispositif du jeu permet d’entrer en cours de partie dans une position moyenne au sein de la flotte. Enfin,  Anna nous rejoindra le lendemain et puis Honoré bien plus tard pour nous accompagner sur le dernier tiers du parcours. Au final nous seront 12 à être classés, 9 garçons 3 filles plus Honoré donc, en mode entraînement pour briller sur un prochain défi…
THE GREAT ESCAPE - TEAM USGAZELEC IDF voile - la vidéo

Très vite la « coopé-tition » se met en place, bien dans l’esprit du club. De l’entraide sur le choix des options d’équipements (peu nombreuses pour limiter les coûts) sauf pour les chanceux, qui, comme moi, ont quelques crédits en stock. Aide à la compréhension des outils à disposition (programmation de manœuvre, utilisation des waypoints etc.), partage de la gamberge météo… Mais, en même temps, il n’est pas question de lambiner. C’est la course, et si l’on peut laisser les petits copains derrière et bien on est ravi !

Dès le début deux options se dessinent, radicales. Au nord, option suivie par Nicolas et Julien, au sud, tous les autres… Début en fanfare pour le club qui pointe dans les dix premiers sur 140 au classement inter-team pendant près de 48h. Elise poussera même le bouchon jusqu’à pointer en 4è position au général, respect.

Hélas, les choses vont assez vite se dégrader, la route nord très coûteuse en distance fait plonger Nicolas et Julien dans les profondeurs du classement, rassurez-vous ça ne durera pas…

Les alizés paraissent bien faiblards et un chapelet de dépressions s’organise autour de la route la plus directe, une météo très atypique dixit les pros. L’option sud se scinde alors en deux. Gérard et moi-même avions gardé un petit peu plus de nord que nos amis, et, à la faveur d’une petite dépression qu’il aura fallu âprement négocier nous réussirons à nous échapper à notre tour  vers le nord après avoir rasé La Corogne. Ce sera évidement coûteux dans un premier temps mais payant à terme.

Pendant ce temps, les sudistes tricotent en tête pendant une semaine environ. C’est une route sud toute relative d’ailleurs. Les dépressions s’enchaînent, elles empêchent de plonger vraiment et de toute façon les alizés aux abonnés absents rendent  l’option très sud sans intérêt. Nos « sudistes » donc : Eric, Philippe, Fred, Elise, Jean Luc, Regis, Corine et Anna sont à la manœuvre et ce n’est pas une image. Virtuel peut-être, mais très exigeant pour sortir son épingle du jeu... C’est du tricot, et du très fin qu’il faut faire, chapeau bas messieurs dames ! C’est Fred qui se sortira le mieux de cette affaire en décidant opportunément de regrimper un peu plus nord à son tour vers la moitié de la traversée. Il s’assurera ainsi la 4è place de l’équipe et la première des sudistes, bravo !

Bon, ça commence à être un peu long mon histoire, mais je ne résiste pas au plaisir de vous parler des petites bagarres à l’intérieur de la grande. Ainsi, je me suis efforcé de planter des banderilles dans le dos de Julien sur les deux derniers jours de course. Il fallait réveiller sa motivation ! Touchant le dividende de son option nord il nous faisait une descente pépère tout droit plein sud, Nicolas mieux placé, plus à l’ouest, dans un vent plus soutenu, était intouchable. En réduisant progressivement  l’écart d’une bonne vingtaine à six milles, il a fallu, à minima, que Julien reste vigilant même s’li s’était judicieusement maintenu sur une position plus favorable lui assurant un meilleur angle pour finir. C’est une petite dizaine de milles et un peu moins de ¾ d’heure qui nous sépareront à l’arrivée, lui second et moi 3è au classement club.

L’arrivée des 6, 7 et 8è a été très disputée également. Ils étaient dans un mouchoir après 15 jours de traversée. Jean Luc décide d’une route audacieuse, un peu plus sud, un peu plus rapide et plus longue aussi. Un peu trop sans doute, avec différentiel de vitesse insuffisant et les derniers empannages un peu tardifs peut-être… ? Il ne marque pas suffisamment Eric et Philippe qui n’en demandaient pas tant, avec un meilleur angle pour finir, eux aussi seront devant sur la ligne, dur dur pour le président…

Bon, je ne peux pas lâcher l’affaire non plus sans dire un mot de notre grand vainqueur. Nicolas a fait un parcours impérial, si si, c’est le mot juste. D’abord le choix initial est le bon, au nord toute. Il dira s’il imaginait dès ce moment là une route aussi longue, moi je n’en sais rien… En tout cas il faut être gonflé, avoir confiance dans ses routages et une science accomplie pour allez de La Rochelle à Curaçao en passant par les Bancs de Terres-Neuves… Arriver en 41è position au général sur plus de 26 000 concurrents, excusez du peu, en laissant derrière lui un paquet de pros, si si, des vrais qui étaient sur le parcours, et bien moi je dis chapeau l’artiste ! Enfin, grosse classe, il va jusqu’à nous dévoiler (heu… après coup tout de même, faut pas abuser non plus) quelques unes de ses astuces et sources d’infos, sans parler des rappels et indications opportunes en cours de route, merci Nico!

Enfin, un grand merci à Régis d’avoir pris cette initiative et organisé nos échanges! Certes les manœuvres et les embruns ne nous auront pas trop gênés, mais tu nous auras permis un peu d’évasion en cette période de confinement. Tu nous auras permis par la même occasion de nous pencher (ou repencher ?) sur la stratégie moyen long terme,  la météo, les trajectoires, dans un cadre qui déborde celui des bananes que nous connaissons bien… Merci pour cela aussi.

Allez, à chao bye ! Et à vos claviers ! Je me suis laissé dire que certains avaient la manette qui les démange et sont prêts à en découdre dans des formules inshore, voir  de repartir sur une nouvelle transat en Figaro cette fois, à suivre…

Aucun commentaire: