The Great Escape, une belle régate virtuelle pour 12 adhérents du club...
25 mars 2020, nous sommes confinés depuis plus d’une semaine
déjà : « Hello les
confinos ! Il y a une régate virtuelle qui commence aujourd’hui, départ à
13h00, ça vous tente ? » Régis vient de lancer les invitations
via WhatsApp… Nous serons une bonne dizaine à répondre positivement. Le choix
du support sera vite réglé : Class40. Ceux dont la dispo le permet seront
sur la ligne de départ à 13h00, les autres rejoindront le team US Gazelec dans
la soirée. Un dispositif du jeu permet d’entrer en cours de partie dans une
position moyenne au sein de la flotte. Enfin,
Anna nous rejoindra le lendemain et puis Honoré bien plus tard pour nous
accompagner sur le dernier tiers du parcours. Au final nous seront 12 à être
classés, 9 garçons 3 filles plus Honoré donc, en mode entraînement pour briller
sur un prochain défi…
THE GREAT ESCAPE - TEAM USGAZELEC IDF voile - la vidéo
Très vite la « coopé-tition » se met en place,
bien dans l’esprit du club. De l’entraide sur le choix des options
d’équipements (peu nombreuses pour limiter les coûts) sauf pour les chanceux,
qui, comme moi, ont quelques crédits en stock. Aide à la compréhension des
outils à disposition (programmation de manœuvre, utilisation des waypoints etc.),
partage de la gamberge météo… Mais, en même temps, il n’est pas question de
lambiner. C’est la course, et si l’on peut laisser les petits copains derrière
et bien on est ravi !
Dès le début deux options se dessinent, radicales. Au nord,
option suivie par Nicolas et Julien, au sud, tous les autres… Début en fanfare
pour le club qui pointe dans les dix premiers sur 140 au classement inter-team
pendant près de 48h. Elise poussera même le bouchon jusqu’à pointer en 4è
position au général, respect.
Hélas, les choses vont assez vite se dégrader, la route nord
très coûteuse en distance fait plonger Nicolas et Julien dans les profondeurs
du classement, rassurez-vous ça ne durera pas…
Les alizés paraissent bien faiblards et un chapelet de
dépressions s’organise autour de la route la plus directe, une météo très
atypique dixit les pros. L’option sud se scinde alors en deux. Gérard et
moi-même avions gardé un petit peu plus de nord que nos amis, et, à la faveur
d’une petite dépression qu’il aura fallu âprement négocier nous réussirons à
nous échapper à notre tour vers le nord
après avoir rasé La Corogne. Ce sera évidement coûteux dans un premier temps
mais payant à terme.
Pendant ce temps, les sudistes tricotent en tête pendant une
semaine environ. C’est une route sud toute relative d’ailleurs. Les dépressions
s’enchaînent, elles empêchent de plonger vraiment et de toute façon les alizés
aux abonnés absents rendent l’option
très sud sans intérêt. Nos « sudistes » donc : Eric, Philippe,
Fred, Elise, Jean Luc, Regis, Corine et Anna sont à la manœuvre et ce n’est pas
une image. Virtuel peut-être, mais très exigeant pour sortir son épingle du jeu...
C’est du tricot, et du très fin qu’il faut faire, chapeau bas messieurs
dames ! C’est Fred qui se sortira le mieux de cette affaire en décidant
opportunément de regrimper un peu plus nord à son tour vers la moitié de la
traversée. Il s’assurera ainsi la 4è place de l’équipe et la première des
sudistes, bravo !
Bon, ça commence à être un peu long mon histoire, mais je ne
résiste pas au plaisir de vous parler des petites bagarres à l’intérieur de la
grande. Ainsi, je me suis efforcé de planter des banderilles dans le dos de
Julien sur les deux derniers jours de course. Il fallait réveiller sa
motivation ! Touchant le dividende de son option nord il nous faisait une
descente pépère tout droit plein sud, Nicolas mieux placé, plus à l’ouest, dans
un vent plus soutenu, était intouchable. En réduisant progressivement l’écart d’une bonne vingtaine à six milles, il
a fallu, à minima, que Julien reste vigilant même s’li s’était judicieusement maintenu
sur une position plus favorable lui assurant un meilleur angle pour finir.
C’est une petite dizaine de milles et un peu moins de ¾ d’heure qui nous sépareront
à l’arrivée, lui second et moi 3è au classement club.
L’arrivée des 6, 7 et 8è a été très disputée également. Ils
étaient dans un mouchoir après 15 jours de traversée. Jean Luc décide d’une
route audacieuse, un peu plus sud, un peu plus rapide et plus longue aussi. Un
peu trop sans doute, avec différentiel de vitesse insuffisant et les derniers
empannages un peu tardifs peut-être… ? Il ne marque pas suffisamment Eric
et Philippe qui n’en demandaient pas tant, avec un meilleur angle pour finir,
eux aussi seront devant sur la ligne, dur dur pour le président…
Bon, je ne peux pas lâcher l’affaire non plus sans dire un
mot de notre grand vainqueur. Nicolas a fait un parcours impérial, si si, c’est
le mot juste. D’abord le choix initial est le bon, au nord toute. Il dira s’il
imaginait dès ce moment là une route aussi longue, moi je n’en sais rien… En
tout cas il faut être gonflé, avoir confiance dans ses routages et une science
accomplie pour allez de La Rochelle à Curaçao en passant par les Bancs de Terres-Neuves…
Arriver en 41è position au général sur plus de 26 000 concurrents, excusez du
peu, en laissant derrière lui un paquet de pros, si si, des vrais qui étaient
sur le parcours, et bien moi je dis chapeau l’artiste ! Enfin, grosse
classe, il va jusqu’à nous dévoiler (heu… après coup tout de même, faut pas
abuser non plus) quelques unes de ses astuces et sources d’infos, sans parler
des rappels et indications opportunes en cours de route, merci Nico!
Enfin, un grand merci à Régis d’avoir pris cette initiative
et organisé nos échanges! Certes les manœuvres et les embruns ne nous auront
pas trop gênés, mais tu nous auras permis un peu d’évasion en cette période de
confinement. Tu nous auras permis par la même occasion de nous pencher (ou
repencher ?) sur la stratégie moyen long terme, la météo, les trajectoires, dans un cadre qui
déborde celui des bananes que nous connaissons bien… Merci pour cela aussi.
Allez, à chao bye ! Et à vos claviers ! Je me suis
laissé dire que certains avaient la manette qui les démange et sont prêts à en
découdre dans des formules inshore, voir de repartir sur une nouvelle transat en Figaro
cette fois, à suivre…
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