samedi 18 mai 2013

Tour de Belle Ile 2013, un partenariat GCI USGAZELEC à renouveler...

Le 4 mai 2013, 2 bateaux de l'USGAZELEC étaient engagés pour le tour de belle ile, récit de Michel : tout d’abord soyons clair ! Je suis le néophyte de la Régate et, dès que le Dufour 40 quitta le ponton, je fus effaré, pire que sur le périphérique de Paris ! Au moins à l’entrée de la Porte de Brancion, j’en laisse passer un, le suivant c’est moi, là, la marée de voiliers en tous genres, ça joue pas à ce jeu là. Ceux qui passent, c’est ceux qui se moquent de leur gel coat et il y en eu au moins trois qui ont filé sans même nous saluer. Au quatrième, la règle a changé, je me suis retourné pour voir le regard d’Hélène se river dans les yeux du barreur du voilier prétentieux qui s’engageait, sans un mot, mais c’était éloquent : « c’est moi qui prend la file et toi t’es derrière ! » Je m’attendais à un choc. Eh non ! Comme dans le métro à Tokyo aux heures de pointe, la foule s’écoule sans se toucher. Les régatiers seraient-ils confucéens ? Après dans le fleuve de voiliers, une courbe et, adieu la rivière, cinq cents voiles s’ouvrent, un nuage de fous de Bassan aux ailes grises pour les pros, colorées pour d’autres comme pour un défilé de mode, blanches pour nous qui sommes modestes. Rien que des grands-voiles, pas un souffle de vent pour gonfler le génois. Ce n’était pas comme hier, où, dès le matin, m’apparut la première différence entre plaisance et régate. A ce stade, une précision, à bord trois plaisanciers du GCI et cinq régatiers USGAZELEC. En croisière, le premier jour, un petit bord, un mouillage, à table pas trop tard, un café et repartir dans la brise. En régate, folie de folie, manœuvre et manœuvre et encore manœuvre et quand ce n’est pas manœuvre, c’est réglage, « coordination, concentration » répète Jean-Luc dans les virements vent debout et les virements lof pour lof. Les régleurs-embraqueurs, Patrick et Philippe, Morgan au piano ne chômaient pas. En croisière, on est plus cool et la cadence moins tayloriste, pas le temps d’un regard pour le paysage et cela se termine quand tous les chats sont gris et mes reins en compote. Et, il est vrai que le ballet s’harmonise et voyant Bastien et Guillaume manier le tangon comme un léger fétu de paille dans les empannages, moi, à la grand-voile, j’en ai honte de me frotter les lombaires. Mais, ce samedi 4 mai, finies mes angoisses, je redoutais un force 6 ou 7, à peine une ride sur l’eau et que des grand-voiles fasseyantes. Néanmoins, tacticien et barreur nous placèrent sur la ligne de départ quand fut annoncé « aperçu ! » à la VHF, canal 77 qui sautait joyeusement avec le 16 et ne tenait pas en place. Je compris plus tard que le départ était retardé et que l’horloge tournant les voiliers tentaient de se frotter les uns aux autres, timides et plein d’affection les régatiers ? Je te ferais bien un câlin, mais je n’ose pas et ne te touche pas. Des frémissements sur l’eau annoncèrent le départ et ce fut une autre chanson à 11h34, 4 nœuds de vent et la ruée, finie la galanterie, ignorant les règles de régates dont j’avais cru que la première était d’éviter le contact, je me retrouvais sans pistolet six coups à la ceinture plongé en plein far west. J’en aurais eu un que j’aurais percé plus d’une coque, même si c’est hors règlement. Tout le monde s’égaya, qui à l’est, qui à l’ouest, nous au plus près, terrible moment, en plaisance, ce serait un bord Volvo, en régate, la patience s’installe et remarquable, le voilier avance, fin sillage guère tumultueux et la foule se retrouve prêt à en découdre à l’entrée du passage de la Teignouse. Un teigneux qui refusait, notre demande aimable de virer se retrouva visant le travers d’un concurrent tribord amure, il partit au tapis voiles en désordre quand nous nous coulâmes impassibles par derrière. Impassible, je ne sais pas trop, aurais-je deviné l’esquisse d’un sourire aux lèvres de Jean-Luc qui disait celui-là je l’ai mis au tapis ? Certainement pas, mon imagination est trop vive et Jean-Luc trop concentré ! Mais, tant que ne fut pas dépassé la Goué Vas Sud à la sortie du passage de la Teignouse subsistèrent dans ma tête les images d’un ring, d’un combat de boxe dont les boxeurs ne prenaient pas la peine d’enfiler les gants. Mon idée à ce moment là fut que certainement il y avait des règles, sinon bonjour les dégâts, mais quand même qu’elles étaient respectées qu’au tout dernier moment. Après le vent fraîchit et c’est à regret que nous franchîmes la ligne d’arrivée aux Poulains, il n’empêche sous spi le retour fut glorieux. Tous, nous courûmes aux résultats 314 ème, pas dans les cents premiers, mais il y en avait plus de cent derrière et nous avions battu notre alter ego, le Renard, l’autre Dufour 40. La fête, ce fut aussi chez Jaouen, le vin était frais et bon, l’amitié joyeuse. Un aveu, c’était ma première régate, en plus le jour de mon anniversaire, mon premier anniversaire en mer autant que je me souvienne. Un grand merci donc à tous d’avoir embarqué un débutant. Surtout que le lendemain avec un peu de vent, avec Morgan nous étions aux postes avant, alors ne venez plus nous conter comment se fait un empannage sous spi !

2 commentaires:

Guillaume a dit…

Merci Michel pour ce récit épique ! Quel bon souvenir, quelle équipe ! Vivement la prochaine ! Bises

Anonyme a dit…

Super récit!!
Bravo